La cuisine solaire, est-ce que ça marche ?

Aujourd’hui, l’énergie solaire connaît un vrai regain d’intérêt. Dans la sphère domestique, elle permet déjà de produire de l’électricité ou d’alimenter le chauffe-eau d’une maison. Mais, est-elle suffisante pour cuisiner ? À la fin de cet article, vous connaîtrez l’origine de la cuisine solaire, les différents types de cuiseurs solaires existants et leurs performances réelles.

La cuisine solaire est une pratique relativement récente à l’échelle de l’histoire humaine. Le premier cuiseur solaire a été mis au point au XVIIIe siècle par le physicien suisse Horace Bénédicte de Saussure. En effet, ce dernier inventa un capteur baptisé héliothermomètre pour mesurer le pouvoir calorifique du soleil. Ce prototype était constitué de plusieurs caissons vitrés emboîtés les uns dans les autres. Dans les Alpes françaises, ce scientifique enregistra des températures proches de 110°C au cœur de cette petite serre. De quoi, selon lui, cuire un chapon. Le four solaire était né.

On sait donc depuis longtemps que l’énergie du soleil permet de cuisiner. Néanmoins, de nos jours, la cuisine solaire reste marginale en France. Elle est souvent perçue comme une pratique réservée au pays en développement, où l’ensoleillement est souvent supérieur au nôtre. Pourtant, le gisement solaire de l’Hexagone est loin d’être négligeable. Sous nos latitudes, le sol de la Terre reçoit du soleil une énergie équivalent en moyenne à 1 000 W/m2 quand le ciel est dégagé (1). De plus, de nombreux départements méridionaux bénéficient de plus de 2 000 h d’ensoleillement par an (2). Ce potentiel explique d’ailleurs le succès grandissant des panneaux photovoltaïques et des chauffe-eaux solaires. Il est donc parfaitement possible de valoriser cette énergie pour cuire des aliments.

Transformer la lumière en chaleur

Le principe de fonctionnement d’un <a href=“https://www.cuiseur-solaire.com/boutique/”> four solaire</a> est assez simple. Il consiste à concentrer les rayons du soleil sur un récipient en métal qui va monter en température sous l’effet du rayonnement, puis transmettre sa chaleur aux aliments par conduction. En effet, c’est une des propriétés de l’acier ou du cuivre : ces corps réagissent fortement aux radiations solaires. Une fois exposé au soleil, leurs atomes se mettent à vibrer intensément, une agitation qui se traduit par un dégagement de chaleur. La casserole joue donc une rôle prépondérant en cuisine solaire. Elle est l’équivalent de la résistance d’un four électrique. Il est donc essentiel de choisir un récipient en métal de couleur sombre, car on obtient de moins bon résultat avec les ustensiles en verre ou en terre cuite.

Il existe différentes façons de provoquer cette réaction thermique. Schématiquement, on peut distinguer deux familles de cuiseurs solaires : les fours à effet de serre et les paraboles solaires.

Les premiers sont constitués d’un caisson vitré qui fonctionne comme un piège à chaleur. Ici, tout se passe en milieu clos. La lumière du soleil pénètre dans l’appareil par une vitre, puis frappe les parois en tôle d’acier qui deviennent brûlantes. Grâce à l’isolation du four, la chaleur produite ne peut s’échapper et s’accumule dans la chambre de cuisson. Ce modèle atteint des températures supérieures à 150°C. Il permet de gratiner différents plats dans un temps à peine supérieur à un four traditionnel.

Les paraboles solaires, de leur côté, sont composées d’un large réflecteur concave qui dévie les rayons du soleil sur une marmite. On parle aussi de concentrateur solaire. Ici, la réaction thermique se produit à l’air libre. Malgré tout, ces appareils sont plus puissants que les fours solaires. La taille et la qualité du miroir affectent directement le rendement de ces cuisinières écologiques. Comme nous l’avons vu précédemment, le sol français reçoit en moyenne du soleil une énergie équivalent à 1 000 W/m2. Il existe des paraboles solaires de 1,80 m de diamètre dont la puissance restituée est de 1 100 W, autant qu’une petite plaque électrique. Avec un tel rendement, il est possible de faire griller une viande, mais aussi de faire bouillir un ou deux litres d’eau en 10 minutes.

Les avantages de la cuisine solaire

La cuisine solaire a un inconvénient : elle est dépendante de la météo. Mais elle a aussi de multiples avantages :

1- Ce mode de cuisson ne dégage pas de CO2. En effet, un cuiseur solaire ne produit pas de flamme, donc il ne génère ni fumées polluantes, ni gaz à effet de serre. Il est donc un excellent moyen de réduire notre emprunte carbone, alors que le dernier rapport du GIEC affirme de façon formel que le réchauffement climatique est directement lié aux activités humaines (3). La combustion d’énergies fossiles, comme le gaz naturel ou le pétrole, est en partie responsable de l’augmentation de la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère. La cuisine, comme le transport, a donc un impact sur le climat.

2- L’énergie du soleil est inépuisable et gratuite. La cuisine solaire permet donc de réaliser de réduire sa facture d’énergie (électricité, gaz, charbon, etc.) et d’amortir à terme l’achat d’un cuiseur solaire – il est également possible de construire soi-même un appareil performant.

3- Un cuiseur solaire est totalement autonome. Autrement dit, il fonctionne sans être relié à aucun réseau d’énergie. Il permet de cuisiner en toute liberté en pleine nature sans raccordement. Il existe notamment des paraboles solaires pliables pesant environ deux kilogrammes qui sont parfaites pour bivouaquer sans allumer de feu de camp.

En conclusion, même si elle est tributaire de la météo, la cuisine solaire est une alternative crédible à la cuisson traditionnelle. Certes, elle ne peut pas se substituer complètement à une gazinière, mais elle peut nous aider à réduire notre dépendance aux énergies fossiles. Comme le vélo vis-à-vis de la voiture.

(1) https://www.futura-sciences.com/sciences/definitions/astronomie-constante-solaire-14401/

(2) http://www.meteo-express.com/ensoleillement-annuel.html

(3) https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/changement-climatique-ce-qu-il-faut-retenir-du-sixieme-rapport-des-experts-du-giec-publie-aujourd-hui_4731447.html

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Community Manager de l'imprimerie Villière (imprimerie écologique).

3 Comments

  1. Je connais certains proches qui ont visité le sahara et ils m’ont expliqué, qu’ils ont réussie a faire cuir plusieurs aliments juste avec les rayons de soleil, je trouve sa surprenant. La nature nous donne tout ce dont nous avons besoin, merci pour ce superbe article.

  2. Bonjour, je remarque en période de canicule que le fromage cuit d’une manière impressionnante. Tellement qu’il faut sortir les pizzas du four bien avant la fin du timing initial. La cuisine solaire lorsque les températures sont élevées, je pense que c’est une réalité pour les prochaines années. Votre article a été très intéressant à lire . Merci.

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