Médias verts, de rage et joie

Voir le verre/vert à moitié plein, ou à moitié vide. Telle est souvent la question dans la vie, dans notre quotidien en général, mais aussi lorsqu’il s’agit de la presse traitant de l’écologie, selon qu’elle le soit par les médias mainstream ou la presse indépendante. Il est clair que – déjà – les sujets autour de l’écologie commencent à faire débat et recette sur bien des plateaux de télévision, radio et autres comptoirs de cafés. Le vert est donc plutôt à la mode. Il peut être agaçant, clivant mais également un formidable moteur.

Si tout le monde – ou presque – semble désormais s’emparer du sujet avec plus ou moins d’habileté, de légèreté ou encore de courage, il existe désormais un panel d’acteurs de la presse libre capables de nous renseigner différemment, assumant complètement leur couleur et revendiquant un ton engagé voire délibérément couroussé. Bref, de quoi s’informer avec un plaisir non gardé et en toute tranquillité sans passer pour un anar’ et il y en a pour tous les goûts en termes de sujets, d’édition, d’écriture, etc. Si les réponses de nos dirigeants nous paraissent bien vides parfois, quelques irréductibles médias de qualité ont décidé de remplir nos cœurs d’un peu de vert et c’est pas pour nous déplaire.

Ils s’appellent “Reporterre”, la newsletter “Vert”, le regretté fanzine trimestriel “Climax”, “Terrestres”, “Natura Sciences”, “L’âge de faire” ou encore le site web “Mr Mondialisation”, etc. Ils dénotent dans le paysage de la presse quotidienne, qu’elle soit digitale ou papier. Petit tour d’horizon de l’offre actuelle, en toute subjectivité.

Reporterre : “le vert-stream”

Assurément le quotidien indépendant tourné vers l’écologie le plus connu, notamment grâce à la notoriété et – on peut aisément l’imaginer – au talent, à l’expérience et au réseau de son fondateur et actuel rédacteur en chef Hervé Kempf, un ancien journaliste au Monde. Reporterre est financé à 97% par les dons de ses lecteurs. Ce “quotidien de l’écologie”, viril mais correct dans la critique, aborde de nombreux sujets de sociétés avec discernement. En lisant ses articles, transpire la volonté de la part des journalistes de traduire pour nous les décisions et actions des gouvernements et entreprises avec l’écologie en trame de fond.

Vert – le média qui annonce la couleur

Attention à ne pas confondre avec le site web vert-mag.com destiné aux amateurs de grosses vagues ! Titre tapageur tout trouvé pour ce magazine en ligne lancé en janvier 2020. Même modèle économique que pour ses confrères, à savoir qu’il offre la possibilité à ses lecteurs·trices de s’abonner à prix libre ou d’effectuer un don (déductible fiscalement), l’idée étant là encore de fonctionner sans publicité. Vert c‘est un nouveau numéro publié tous les jours sauf le dimanche. Un poil moins fourni que Reporterre par exemple, encore qu’on retrouve sur la page d’accueil du média de nombreuses analyses des dernières prises de décisions politiques ou bien des rubriques attrayantes telles que “Aigries cultures” ou “C’est chaud” pour le climat, des vidéos, des podcats ou encore des conseils lecture bienvenus.

Terrestres : le plus intello

Un graphisme très soigné pour ce média décalé mais pas neutre et dénué d’intérêt, bien au contraire ! Deux clés d’entrée : l’une par thème, l’autre – plutôt originale – par verbe d’action : “ENQUÊTER”, “RÉFLÉCHIR”, “S’ORGANISER”, “ÉPROUVER” et “IMAGINER”. L’écologie, les grands courants, concepts et forces qui nous guident ainsi que notre rapport au monde – avec ses “bouleversements (..) inouïs” – y sont abordés sous le prisme de la philosophie et des traditions spirituelles notamment. L’article sur la monoculture de l’esprit (tiré de l’œuvre éponyme de Vandana Shiva, daté de 2022 – édition originale 1993) en est le parfait exemple. Terrestres permet de s’élever sur des sujets dont on a pourtant tellement entendu parler tels que la pandémie de Covid-19, l’éco-anxiété, la technologie, etc. Un autre regard donc, des idées moins préconçues et une vraie touche artistique. En deux mots : agréablement surprenant.

Mr Mondialisation : le plus marxiste

Ils n’y vont pas par quatre chemins. Les titres des articles et le style d’écriture sont plutôt simples, scolaires et incisifs voire carrément caustiques. Le but premier n’est pas de faire dans la poésie mais de dénoncer allègrement ou de mettre en lumière une belle initiative. Si l’un des thèmes favoris de la rédaction et des pigistes semble être la collapsologie et les dérives des industries du système capitaliste, ces derniers militent aussi en faveur des actions concrètes mises en place par la société civile et les citoyens qui la composent. Le dernier article en date sur l’agriculture biologique (intitulé “De l’écoféminisme au potager”) l’atteste. Enfin, pour être sûr que ça finisse par rentrer dans nos p’tites têtes, à chaque fin d’article on retrouve un laïus sur les vingt-sept principes du développement durable et ses fameux trois piliers définis à Rio en 1992.

En conclusion de ce court article – mais j’espère instructif – sur les médias “verts”, nous aurions pu également citer les grands médias disruptifs tels que Médiapart, mais ceux-ci ne sont pas tournés uniquement en faveur des luttes environnementales. Un petit conseil dès lors : ne nous attardons pas trop sur les médias traditionnels, souvent anxiogènes, voire carrément destructeurs car trop orientés (par leurs propriétaires). Profitons au contraire – nous, amoureux·ses de la Nature et défenseurs·euses d’une écologie à la fois joyeuse et rigoureuse – de voir apparaître de nouveaux acteurs fort talentueux sur le marché pour nous informer de manière plus douce et plus verte tout simplement. Retrouver sa ligne… éditoriale chaque matin pour être moins éco-anxieux·se et davantage porté·e vers le désir d’agir collectivement 😉

 

 

SOURCES :

https://www.liberation.fr/economie/medias/ecologie-les-medias-independants-se-plient-en-quatre-20220730_ESV7IW56TZCYJNMKXI6HMICF6E/

https://blogs.mediapart.fr/

https://www.natura-sciences.com/

https://reporterre.net/

https://vert.eco/

https://www.terrestres.org/

https://mrmondialisation.org/

One Comment

  1. Pendant des années, les médias grand public n’ont pas rapporté d’informations sur l’écologie. Mais depuis que les gens ont commencé à chercher des ressources alternatives pour s’informer, ils prennent davantage conscience de l’importance de l’écologie.

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