L’imprimerie villière à l’épreuve de la « vertitude »

Il est temps de rendre à « César », en l’occurrence l’imprimerie Villière, ce qui lui appartient. L’idée – au travers de cet article – n’est pas de dresser un tableau dithyrambique de l’entreprise haut-savoyarde hôte de l’Eco-blog, mais bien de montrer sur quoi repose son engagement éco-responsable et quelles sont ses actions qui en font un acteur engagé en faveur de l’environnement, à même d’en inciter d’autres à se verdir.

La démarche de prise en compte de la nécessité de préserver l’environnement au niveau d’une organisation professionnelle passe tout d’abord par la volonté de l’acteur de calculer son bilan carbone(R).

Ce fut chose faite de la part de l’imprimerie Villière en 2009, suite notamment à l’intervention d’un expert pendant une dizaine de jours.

Pour obtenir sa note, trois périmètres sont ainsi explorés, à commencer par le périmètre « interne », soit les émissions de l’entreprise dues à l’utilisation d’énergies fossiles. Vient ensuite la sphère « intermédiaire » avec les émissions engendrées par le fret interne, les clients et les trajets domicile-travail des employés. Enfin, on se base sur les émissions induites par le déplacement des fournisseurs, la construction des bâtiments (matériaux, etc.) et la gestion des déchets qui représentent le périmètre global.

Une fois que vous connaissez votre bilan carbone exprimé le plus souvent en tonnes équivalent C02 (eq-CO2), l’étape suivante consiste à établir un diagnostic des zones de réduction de son empreinte carbone. L’entreprise peut alors compenser son impact environnemental à hauteur de ses émissions.

C’est à ce titre que l’imprimerie Villière a décidé de collaborer avec les associations Bolivia Inti Sud Soleil et Materi Pays de Loire. Le projet ainsi retenu en 2010 fut l’installation dans la région de l’Atakora dans le nord-ouest du Bénin de 1000 cuiseurs à bois économes (CBE).

Avec un meilleur rendement que les poêles anciennement utilisés, les CBE offrirent l’avantage de limiter la fréquence des corvées de bois et/ou le volume prélevé (« 50% d’économie de bois ») donc la déforestation et, par voie de conséquence, le réchauffement. De surcroit, les femmes ont eu de facto plus de temps pour exercer d’autres activités (ex : professionnelles) et les enfants purent se concentrer davantage sur leur scolarité.

A la fin de la première année, la compensation carbone des impressions de la société haut-savoyarde (soit environ 14.000 € investis) aurait permis l’installation de 100 cuiseurs à bois économes. Tandis que 700 tonnes d’eq-CO2 furent compensées pour les impressions, l’utilisation des CBE aurait évité l’émission sur la période de 6000 tonnes d’eq-CO2.

Le projet s’est enrichit quelques années plus tard avec la promotion d’un nouvel équipement de cuisson à haute performance énergétique auprès de foyers et de micro-entreprises transformatrices de produits agroalimentaires gérées par des femmes. Avec un potentiel de réduction de GES estimé en 2019 à 30.000 tonnes par an, le démarche de compensation carbone de l’imprimerie Villière a pris une jolie envergure et il serait injuste de parler ici de greenwashing tant l’engagement semble sincère et les résultats prégnants.

Que peut faire encore une entreprise pour engager une politique, des stratégies et des actions concrètes sur le plan de la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) ? Se faire certifier. Encore faut-il avoir au préalable engager des changements au sein de sa structure !

L’imprimerie Villière semble pionnière dans ce domaine au moins à l’échelle régionale puisque son adhésion au réseau « Imprim’vert » (une opération de la CCI et des Chambres de Métiers de la région) remonte à 1998.

Cela se traduit par l’application de contraintes en ce qui concerne de trois leviers : l’élimination des déchets dangereux, l’utilisation de chiffons d’essuyage, et le recyclage du papier : l’imprimerie encourageant ses clients à utiliser du papier recyclé.

D’autre part, l’imprimerie a obtenu les normes ISO 14001 (management devant répondre à un certain nombre de critères environnementaux) et 9001 (management de la qualité).

L’obtention des labels PEFC et FSC, qui garantissent une forme de gestion durable des forêts et en bout de chaîne un papier « biosourcé », témoigne aussi d’un gage de sérieux et, à plus forte raison, d’une réelle volonté de se rapprocher d’un modèle « vertueusement vert ».

 

Il n’y a pas de petit geste pour sauver la planète

Pour finir, grâce à l’association Tree6clope, l’ensemble des mégots générés par les collaborateurs de l’Imprimerie Villière sont désormais récoltés et recyclés.

L’imprimerie s’est aussi rapprochée de Firbr’ethik, un atelier de chantier d’insertion par l’activité économique, afin d’upcycler les matériaux des bâches usées pour les transformer en sacs, éco-maroquineries ou encore accessoires. Une manière unique de donner une seconde vie aux matériaux passés.

Cela pourra paraître anecdotique pour certains mais c’est aussi la preuve que rien n’est laissé au hasard au sein de l’entreprise où tout est pensé pour favoriser l’infusion – aussi bien en termes d’image en interne qu’auprès de ses autres parties prenantes en premier lieu desquelles sa clientèle – d’habitudes et de gestes éco-citoyens.

3 Comments

  1. Superbe article, il faut sensibiliser de plus en plus de monde sur l’écologie, notre planète est entrain de souffrir et il faut la sauver. Merci.

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