Il cultive des champignons dans des sacs en plastique

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Au Sud-Soudan, les entreprises ne poussent pas comme des champignons, et pour continuer à vivre, les Soudanais développent des activités parallèles. C’est le cas d’un habitant de Juba, qui s’est lancé dans la myciculture.

Une idée plutôt barrée

Vis à vis d’autres cultures comme le riz (487,5 millions de tonnes) ou le blé (700 millions de tonnes), la production mondiale de champignons est peu élevée : 3 millions de tonnes sont produites chaque année, dont 40% en Chine, 35% en Europe et 13% aux USA. C’est dans ce contexte, et malgré la difficulté pour faire pousser des champignons qu’Edward Kasran, un Soudanais a entrepris une formation pour apprendre à en cultiver.

Quand j’ai dit aux spécialistes à Kampala que j’allais cultiver des champignons à Juba, ils m’ont dit que c’était peine perdue, et que le Sud-Soudan était si chaud qu’aucun champignon ne pourrait s’y développer. Aujourd’hui, je suis un pionnier de la production de champignons à Juba, et les gens peuvent y trouver un produit local frais.

Une succes story entrepreneuriale

C’est dans une salle sombre et humide, sa champignonnière, qu’il arrive à faire pousser des grappes de champignons : ils germent à l’intérieur de sacs en plastique percés et remplis d’un engrais qui favorise leur développement.

Quand il fait trop chaud, Edward Kasran pulvérise de l’eau sur ses champignons pour conserver la fraîcheur. Quand il ne pleut pas, il doit aller puiser l’eau. Lorsqu’il a commencé son entreprise, il pensait qu’il serait en mesure de nourrir sa famille et de gagner un peu d’argent. Mais aujourd’hui, ses efforts ont dépassé ses espérances : il récolte plus de 6 kilos de champignons par semaine, de quoi fournir un des plus grands magasins d’aliments de Juba.

Ce commerce lui permet de dégager un salaire cinq fois plus élevé que le salaire moyen du Sud-Soudan (environ 15€/semaine), et le grand magasin aimerait qu’il développe son activité pour fournir jusqu’à 30 kilos de champignons par semaine. Une idée qui plairait à Edward Kasran.

Pour répondre à la demande, j’ai besoin d’agrandir cet abri, et d’augmenter mes importations de matières premières en provenance d’Ouganda. Par la suite, j’embaucherai un ouvrier.

A côté de chez vous

S’il nous arrive plus communément qu’au Soudan de tomber sur des champignons sauvages au cours d’une balade, nous ne savons pas forcément si nous pouvons les consommer. C’es ten ce sens qu’est né le portail de la mycologie. Ce site permet d’identifier les différentes espèces, et une communauté d’expert peut être sollicitée si vous n’arrivez pas à reconnaître une espèce : il suffit d’envoyer une photo.

Sources : Odeur de la terre – FAO – Voanews – AllAfrica – Photo :  Mugume Davis Rwakaringi (VOA)
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Community Manager de l'imprimerie Villière (imprimerie écologique).

6 Comments

  1. En vérité j’ai déjà eu l’occasion de faire deux ou trois visites dans des exploitations de la sorte en France, et il me semble que les sacs plastiques sont là afin de contenir le « terreau » dans lequel les différents champignons vont pousser. Mais c’est quelque chose de vraiment interessant et je trouve la culture du champignons hors du commun en tout cas !

  2. Super cette initiative. Un peu de savoir en Afrique ne fait pas de mal. Je suis heureux pour se pionner en tous cas, car le peuple africain et vraiment adorable. Je suis jamais aller au Soudan, mais fait quelques passage en Afrique et j’ai vraiment adoré.

  3. Bonjour,
    j’aimerai tellement que ces initiatives soient en première page des journaux télévisés ou pas.

    C’est de cela dont nous avons besoin plutôt que certaines infos dont nous nous foutons royalement. Un projet intelligent entrepris malgré toutes les difficultés (la chaleur, le manque d’eau….)et qui réussit au delà de tout.

    Bravo à Edward Kasran et à tous les Hommes qui ont des idées nouvelles et écologiques.

    Je viens de m’abonner à votre blog et déjà je me régale dans ma leCture.
    Merci et bravo à vous.

  4. Bonjour,je suis gabonaise je souhaiterai faire dans l’exploitation et la production de champignons et j’aimerai en savoir plus sur le procédé.Merci

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