Comme un mouton noir au temple

Hier je suis allé faire des emplettes pour le 31, et je n’en suis pas rentré indemne. Ca faisait longtemps que je n’avais pas mis les pieds dans une grande surface, moi qui suis plus habitué à fréquenter les supers marchés.

Tout d’abord il faut se garer, ou se parquer comme diraient nos voisins Suisses qui n’auraient pas tort, car le terme serait plus adéquat : à peine arrivé que la sensation désagréable d’être pris pour un mouton m’envahie.

Une fois le pieds à terre, ce sont des odeurs de graillon qui me chatouillent les narines : moi qui adore sentir la friture !

Etat de stress ambiant

Une foule en effervescence, un bruit constant… et toute l’agitation d’un veillée d’armes. Un jetons glissé dans le Caddy, et je penètre ce magma. Dès l’entrée du magasin, on entend un speaker et son animation commerciale : 2 bouteilles de whisky 18 ans d’âge pour 30€, dépêchez-vous Messieurs Dames, il n’y en aura pas pour tout le monde !

Laissez moi vous dire comme je suis amateur de whisky mais je ne sais pourquoi, ma réaction fut épidermique, j’ai contourné l’obstacle qui se dressait au beau milieu de l’allée centrale, me frayant un passage entre une marrée de charriots.

J’ai même cru un instant être dans un film de zombies, impression renforcée par le comportement des gens, désagréables et prêts à mordre ! Je dirais même que leur état semblait sectaire, et plus j’entendais la voix du speaker, plus j’avais l’impression d’entendre un gourou martelant son message : consommez, consommez, consommez, consommez…

Plus je regardais les gens, plus je me sentais mal à l’aise face à leur réactions et à ce qu’ils jetaient devant eux dans leurs charriots… leur fardeau, ils ne le portaient pas, ils le poussaient.

Le grand temple de la consommation regorge d’objets tous plus inutiles les uns que les autres, et je me demande comment on peut encore acheter du vent à notre époque. Ce comportement est inquiétant, mais il reflète un état des choses : nous ne vivons plus seulement au dessus de nos besoins (et parfois de nos moyens), mais au dessus même de nos envies profondes. L’achat en devient compulsif… et c’est là que commence la dépendance : consommer est devenu la maladie de notre temps !

Je suis enfin passé en caisse avec quelques bricoles sous le bras et j’ai fuit cet endroit. Je prends conscience aujourd’hui du recul que j’ai pris vis à vis de la société de consommation et je pense même qu’une campagne d’éducation à la consommation raisonnée (ou responsable) devrait être menée par les pouvoirs publics : il en va de la santé mentale des gens trop souvent même aliénés; auprès des plus jeunes bien sûr, mais également auprès de leurs parents car ce sont au final eux qui paient le prix fort.

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Community Manager de l'imprimerie Villière (imprimerie écologique).

2 Comments

  1. J’imagine bien ce que tu as du ressentir. Une campagne des pouvoirs publics? Mais la société veut que l’on consomme, c’est sa raison d’exister aujourd’hui, c’est comme cela qu’elle fonctionne…
    Moi aussi je m’en suis éloigné et qu’est ce que l’on voit clair lorsqu’on prend la porte de sortie, mais si l’on essaie d’en parler autour de soi, on passe pour des fous anti-conformistes voire des rabas-joie… navrant…

    A nous de construire notre avenir et celui de nos générations futures d’une manière différente orientée vers le bien-être et non le bien consommé qui donne le petit shot d’adrénaline, seule émotion que l’on arrive encore à ressentir dans ce monde désaxé…

    En tout cas merci pour cet article et bonne année 2011 très positive!

  2. « Je pense même qu’une campagne d’éducation à la consommation raisonnée (ou responsable) devrait être menée par les pouvoirs publics »
    Pourquoi la raisonner ? On se rendrait compte que l’on achète trop et ça, comme dirait notre cher Ministre de l’Economie Christine Lagarde, « c’est pas bon pour la croissance »… Surtout pour les importations et la croissance chinoise et la TVA bien française appliqué dessus au passage… Mais bon

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