C’est comment un enterrement écolo ?

Avertissement : Si vous traversez une épreuve douloureuse, je vous invite à faire l’impasse sur cet article parfois cynique.

Est-ce le temps maussade ou les feuilles mortes qui m’ont donné envie d’aborder ce sujet, je ne sais pas, mais aujourd’hui je vais vous causer du business de la mort et de sa tendance à se mettre au vert. Après tout ça tombe bien : les écolos aiment les produits de saison… et c’est bientôt la Toussaint !

Les préparatifs et la cérémonie

Même si l’on annonce le décès d’un proche à quelqu’un par téléphone ou par e-mail, il reste de bon ton (par tradition) d’envoyer un faire-part… et maintenant, une page de réclame : [ Pour vos faire-parts de décès et cartons de remerciement, l’imprimerie Villière vous propose des modèles sobres et écologiques. Couleur noire de rigueur, papier recyclé ou FSC, document compensé carbone, et impression numérique pour une livraison rapide. Respectez les convictions du défunt : confiez l’impression à une imprimerie écolo. ]

Religieuse ou non, la cérémonie peut elle aussi respecter les principes écologiques de la personne qui part. Elle pourrait être organisée en plein air si le temps le permet (mais est-ce bien légal ?) et favoriser le co-voiturage : l’idéal étant de réduire la distance entre la morgue, le lieu de la célébration et la dernière demeure. Le cortège peut également se faire à pieds, et le corps peut être transporté par les pompes funèbres en calèche.

Il faut aussi apprêter le mort (le présenter avec l’apparence de la vie pour les funérailles) c’est ce qu’on appel la thanatopraxie. Le corps est lavé, désinfecté, habillé, maquillé, coiffé… alors pourquoi ne pas demander à ce que des produits Bio soient utilisés ?

Et qu’en est-il des vêtements portés par la personne ? La garde-robe du défunt ne contient t-elle pas de vêtements Bio appropriés à son dernier voyage ?

Cercueil ou urne : à vous de voter !

Les écolos sont divisés à ce sujet : qu’est-ce qui pollue le moins ?

Si vous préférez un enterrement classique (cercueil et mise en bière), vous pouvez choisir un cercueil écologique en bois, ou un modèle en osier ( mais j’ai comme un doute sur l’intérêt écologique de ce dernier puisque la conception est Britannique et la fabrication Chinoise).

Pour la crémation, il existe des alternatives écologiques : Cercueil en cellulose Made in France, cercueil en carton, cercueil-biodegradable, cercueil en laine, et certaines urnes également disponible en carton.

Pour ceux qui choisissent la crémation, les arbres de mémoire proposent des lieux appelés arboretum pour accueillir les cendres : l’urne biodégradable n’est plus placée dans un columbarium ou sous une stèle, mais enterrée au pied d’un arbre planté au cours de la cérémonie.

L’aquamation est une technique parallèle qui permet elle aussi de réduire le corps en poudre : une économie d’énergie de l’ordre de 10% par rapport à la crémation, mais attention, aucun crédit d’impôt n’est prévu si vous choisissez cette option.

Proprié-terre, loca-terre ou SDF ?

Outre le type de boîte, il faut aussi penser et à la concession funéraire : vous pouvez louer un emplacement pour quelques années ou acquérir une concession perpétuelle ! Ça n’a pas le même coût, mais cette option couplée à un caveau permet de loger toute la petite famille : la co-loc c’est toujours plus écolo !
Le choix du columbarium pour les personnes incinérées aura de toute évidence moins d’impact sur la planète qu’une stèle dédiée.

Alternative à la boîte à boîte : disperser les cendres du défunt. La dispersion des cendres relève cependant d’un cadre légal : il est interdit de les répandre sur la voie publique, dans une rivière, ou dans la mer à moins de 300 mètres du rivage (source Wikipédia).

Les conseils déco de Valérie Damidot

Pas de fleurs en plastique s’il vous plait : les fleurs Hollandaises sont belles mais ont quelques kilomètres à leur actif, préférez des fleurs fraiches du jardin qui feront parfaitement l’affaire : en plus, l’acte de faire quelque chose pour une personne décédée sera toujours plus fort que de simplement passer chez le fleuriste.

Pour les plaques souvenir, je n’ai pas d’avis puisqu’il s’agit en principe de marbre… on peut tout aussi bien s’en passer remarquez.

L’entretien de la sépulture est également une étape importante : pour traiter les alentours de la tombe, il convient d’arracher l’herbe à la main plutôt que d’utiliser un désherbant ! Pour le nettoyage de la pierre tombale, rien ne vaut l’huile de coude, mais attention, ne frottez pas avec une brosse dure.

• Pour une tombe en granite, utilisez un véritable savon noir à l’huile de lin.
• Pour une tombe en marbre, utilisez du vinaigre blanc pour enlever le calcaire et rincez à l’eau chaude (pensez à vous munir d’un thermos). Un petit coup de raclette (comme pour les vitres) et de chiffon microfibre, et le tour est joué.

Les 2 pieds devant dedans

Certains me dirons que je ne pousse pas assez loin mon raisonnement écolo (puisqu’il ne s’agit que de cela), alors tachons d’imaginer quelle mort aurait le moins d’impact sur l’environnement. Je n’ai connu que des enterrements classiques ou à la limite des incinérations suivies de mise en terre de l’urne, pourtant, d’autres solutions sont envisageables : se faire enterrer avec pour seul cercueil un drap blanc, à même la terre et sans stèle; ou encore plus écologique (mais là je pousse), ne pas se faire enterrer du tout : notre corps serait ainsi recyclé et digéré par la grande chaine alimentaire, et deviendrait à nouveau source de vie.

Pour découvrir les dernière nouveautés du business de la mort, ou préparer des funérailles vertes, rendez-vous au salon Funexpo que se tiendra les 19, 20 et 21 novembre 2010 à Eurexpo Lyon.

Le conseil du jour

Commencez une cure de vitamines pour passer l’hiver… moi j’ai démarré la semaine dernière.

(Illustrations Flickr)