Immigration = pollution ?

S’il est certains sujets faciles à aborder quand on parle d’environnement, il est des thématiques plus sensibles : la question soulevée par le groupe écologiste Suisse Ecopop est l’une de celles qui crée la polémique de l’autre côté du lac Léman… à quelques coups de rames de la France !

Quel est l’impact de l’immigration sur l’environnement ?

Débarrassons nous d’emblée des idées qui peuvent venir à l’esprit, pour les dépasser. On peut imaginer derrière cette question, tout un tas de choses : protectionnisme, faux prétexte, haine de l’étranger, xénophobie… gageons qu’il n’en est rien et que la volonté de ce groupe qui ouvre le débat sur un sujet brûlant soit d’appeler à un questionnement d’une nature plus profonde qu’épidermique.

De façon factuelle, rappelons que toute activité humaine, quelle qu’elle soit, a un impact sur l’environnement (l’immigré qui atteint un niveau de vie similaire à celui d’un Suisse polluera donc autant que lui), et replaçons le questionnement soulevé par Ecopop dans son contexte :  La densité moyenne de la Suisse est d’environ 200 habitants/km² sur sa surface productive (surface qui permet à la population de répondre à sa consommation de ressources et à ses besoins en matière de traitement des déchets). La Confédération Helvétique figure ainsi dans la liste des pays très densément peuplés : la question de savoir si le pays peut encore accueillir de nouveaux habitants se pose alors… et le problème soulevé n’est pas sans rappeler les schémas que nous avions créés pour illustrer l’article Natalité : faut-il fixer des quotas ?

La problématique évoquée par Ecopop vise à démontrer que l’action combinée de l’accroissement de la démographie et de l’afflux d’immigrés prétendants à une qualité de vie identique à la leur aura un impact conséquent sur l’environnement, et qu’en l’état, elle n’est pas soutenable… d’où leur proposition de freiner l’immigration pour protéger l’environnement. Si l’idée fonctionne sur le papier, elle fait couler beaucoup d’encre, et la solution proposée par Ecopop semble diviser bien au delà des frontières Suisses… et pour commencer, sur les rives sud du lac Léman.

L’immigration pour les nuls

Je vais volontairement simplifier l’équation de l’immigration et de son impact environnemental pour permettre de mieux identifier les différents cas de figures qui se présentent, et proposer une solution supplémentaire à celle entrevue par Ecopop.

Si une île peuplée de 100 personnes, avec des ressources suffisantes (en référence à la surface productive) pour maintenir un niveau de vie identique à celui que nous connaissons, voit s’échouer des naufragés sur son rivage… plusieurs cas de figures sont alors possibles, soit :

  1. les ressources nécessaires sur l’île permettent aux arrivants d’accéder à la même qualité de vie que les locaux, mais les eaux montent sous l’effet du réchauffement climatique imputable au train de vie de tous.
  2. les ressources nécessaires sur l’île ne permettent pas aux arrivants (ou à une partie) d’accéder à la même qualité de vie que les locaux. Les ressources sont suffisantes pour leur permettre de subsister, mais les inégalités attisent les conflits sur l’île.
  3. les locaux renvoient les arrivants à la mer ou sur une autre île (qu’il y ait ou non des ressources suffisantes pour tous).
  4. les locaux raccompagnent les arrivants chez eux en les aidant à développer un mode de vie identique au leur. Les eaux montent sous l’effet du réchauffement climatique (en lien direct avec l’activité développée sur les 2 îles), et les 2 îles se retrouvent sous l’eau.
  5. soit les locaux accueillent les arrivants, soit ils les renvoient, mais ils réduisent leur train de vie et incitent les îles alentours à en faire autant pour que personne ne finisse sous les eaux.

Cette petite histoire permet de comprendre que l’immigration n’est soutenable d’un point de vue purement environnemental que dans les cas 2, 3 et 5 : si les arrivants préféreront légitimement la dernière option, les locaux seront-ils prêts à réduire leur train de vie pour autant ???

En attendant que notre mode de consommation se démode, c’est du moins à ce changement de comportement que l’éco-blog appelle, en informant sur les pratiques alternatives, pour permettre à chacun de prendre conscience de son impact environnemental et d’engager une mutation qui permette à tous de garder la tête hors de l’eau : car quand il s’agit de la terre, nous sommes tous dans le même boat-people.

Quel est votre avis ?

Ouvrons donc le débat sur l’immigration soutenable [ndr : utilisé ici en référence à l’expression « sustainable development »] d’un point de vue purement environnemental. Quel est votre avis sur la question ?

Sources : Sciences&Avenir – LeFigaro – LeTemps – Photo : TarikB
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Community Manager de l'imprimerie Villière (imprimerie écologique).

One Comment

  1. Une mot; refugiée climatique On fais quoi des personnage qui fuient des pays où les changement climatiques les ont rendu invivables? Aussi les inégalités sociales engendre les bouleversement écologie

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